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L’échinacée

Echinacée pourpre, Echinacea purpurea (L.) Moench

L’échinacée

Echinacea purpurea (L.) Moench

Compositae

Le genre Echinacea est originaire d’Amérique du Nord et comprend onze espèces vivaces qui poussent dans les forêts et les grandes plaines du centre des États-Unis et du Canada. Le nom latin Echinacea vient du grec Echinos, le hérisson, en raison de l’aspect des fleurs fanées.

Trois espèces sont récoltées pour leurs propriétés médicinales : Echinacea pallida, Echinacea angustifolia et enfin Echinacea purpurea. Les Indiens d’Amérique ont été les premiers à reconnaître les vertus médicinales des échinacées et de nombreuses tribus ont utilisé les espèces qui poussaient dans leurs régions, sans forcément les différencier.

Le peuple Oglala Dakota utilisait les racines d’Echinacea angustifolia pour les maux de dents et les refroidissements. Le peuple Cheyenne utilisait des infusions de feuilles et de racines d’Echinacea pallida pour les inflammations de la bouche, des gencives et de la gorge. Le peuple Chactas mâchait la racine d’Echinacea purpurea contre la toux.
Plusieurs tribus utilisaient les échinacées pour traiter les morsures de serpent et lui donnèrent le nom de racine-serpent (Snakeroot).

Toutes espèces confondues, l’échinacée était probablement la plante médicinale la plus utilisée par les Amérindiens dans le Midwest puis par les colons qui en apprirent l’usage.

En 1870, un médecin américain d’origine allemande, le Dr. H.C.F. Meyer, met au point une préparation pharmaceutique présentée comme une panacée : le Meyer’s Blood Purifier, contenant de l’échinacée et censé nettoyer le sang des toxines et des poisons.
Le Dr. Ellingwood décrit en 1919 une expérience que Meyer aurait réalisée sur lui-même: “Avec le courage de ses convictions, il s’injecta le venin d’un crotale dans l’index de sa main gauche. L’enflure fut rapide et monta jusqu’au coude dans les six heures qui suivirent. Il prit alors une dose du remède, y baigna l’organe avec beaucoup de soin, et partit se coucher. Au lever, au bout de quatre heures, la douleur et l’enflure avaient disparu“.

L’échinacée a été introduite officiellement dans la médecine américaine en 1887 par John Uri Lloyd, un pharmacien qui a joué un rôle déterminant dans le développement de l’ethnobotanique et de l’étude des médicaments, leader de la médecine dite « éclectique ».
Cette médecine, populaire dans la seconde moitié du 19ème et la première moitié du 20ème siècle, utilisait des remèdes botaniques ainsi que des pratiques de thérapie physique. Elle privilégiait l’expérimentation en opposition à la médecine institutionnelle qu’elle considérait comme dogmatique et barbare avec ses remèdes à base de mercure et ses saignées abondantes.
L’échinacée était de loin le traitement le plus populaire prescrit par les médecins éclectiques pour traiter un large éventail d’affections, y compris la syphilis, la dysenterie et les morsures de serpent.

Dans les années 1930, les premières études en laboratoire sont menées en Allemagne. Depuis plus de 400 articles sur la chimie, la pharmacologie et les utilisations cliniques de l’échinacée ont été publiés à ce jour. Il ressort de ces études que les extraits d’échinacée présentent des propriétés immunostimulantes et peuvent être utilisés dans la prophylaxie et le traitement du rhume, de la grippe et des infections.

Mais les résultats présentés sont inégaux et parfois contradictoires. Cela s’explique sans doute par le nombre important de paramètres à prendre en compte : espèce botanique, partie utilisée, mode de préparation ou encore posologie.

Les échinacées se cultivent facilement en Europe tempérée, plusieurs espèces sont visibles au jardin botanique de l’Herbier du Diois : Echinacea purpurea, pallida et angustifolia