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Le bleuet

Bleuet, Cyanus segetum Hill

Le bleuet

Cyanus segetum Hill

Compositae

Le bleuet est une plante annuelle ou bisannuelle atteignant 80 cm, à tiges vert-blanchâtres, grêles, à feuilles étroites et lancéolées. Les fleurs sont des capitules à fleurs bleues, plus rarement blanches, roses ou violettes.
La fleur de bleuet présente la même structure que la marguerite : des fleurs tubulées discrètes, au centre, et des fleurs ligulées plus visibles, au bord, qui servent de repères pour les insectes pollinisateurs.

Le bleuet est originaire du Moyen-Orient et s’est répandu en Europe en suivant l’expansion de cultures des céréales. Il est devenu une espèce messicole, un compagnon des moissons, comme le coquelicot ou la nielle des blés. Les anglais l’appellent d’ailleurs corn flower, la fleur des blés.
Son cycle végétatif est calqué sur celui des céréales d’hiver : germination en fin d’automne et production de graines pendant la moisson.

Le bleuet est présent dans presque tous les départements français et il est encore commun localement. Il a cependant fortement régressé depuis 1950 du fait de l’intensification de l’agriculture, de l’emploi d’herbicides, des labours profonds, ou de la réduction des surfaces agricoles par l’urbanisation. Pour l’anecdote, le bleuet était récolté à Paris au XIXème siècle dans ce qui est actuellement les champs Elysées !

Après presque 10 000 ans d’histoire commune avec l’homme, son déclin est très rapide, comme beaucoup d’espèces qui composent la faune et la flore des espaces cultivés. Leur sauvegarde est un enjeu pour la préservation de la biodiversité, mais aussi pour le maintien de la santé de l’agroécosystème.

De fait, le bleuet n’est pas qu’une adventice ou un simple compétiteur des espèces cultivées : il rend de nombreux « services » écologiques. Il attire les pollinisateurs et les auxiliaires des cultures, comme les prédateurs des pucerons par exemple, et il nourrit les oiseaux, qui de ce fait épargnent les grains de blés. Enfin, le bleuet participe au réseau trophique du sol, en limitant le ruissellement de l’eau et en améliorant la porosité du sol grâce à sa racine longue et profonde. Sa présence améliore ainsi la germination et l’enracinement du blé
Le bleuet, comme d’autres plantes des moissons, fait l’objet en France d’un plan national d’étude et de conservation.*

En phytothérapie, la fleur de bleuet est utilisée traditionnellement pour soulager les irritations de la peau ou des yeux.
Le médecin et botaniste Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708)  rapporte dans l’encyclopédie de Diderot que l’eau distillée de bleuet est appelée « eau de casse lunette » et qu’elle s’emploie contre « les ophtalmies avec rougeur … et toutes les fois qu’il est question d’éclaircir la vue et de la fortifier ».  Le bleuet entre encore aujourd’hui dans de nombreux collyres pour les yeux sensibles, irrités ou fatigués.
Ces propriétés apaisante et antiinflammatoire lui valent d’être un ingrédient de choix pour la cosmétique naturelle : démaquillants, lotions etc.

Ses belles fleurs ligulées servent à décorer les aliments et les thés dont le Lady Grey, une variante de l’Earl Grey qui contient du thé noir aromatisé à la bergamote, des pétales de bleuet et des zestes de citron et d’orange.

Voici une préparation simple pour réaliser une

Lotion démaquillante et apaisante aux fleurs

Hydrolat de bleuet 1/3
Hydrolat de rose 1/3
Hydrolat de lavande 1/3

A mélanger dans un flacon en verre teinté avec un vaporisateur, pour une meilleure conservation.

*Dans le Diois, on observe une plante des cultures devenue très rare à l’échelle nationale, la tulipe sauvage. Elle fait l’objet localement d’un plan de gestion et de sauvegarde.
http://parc-du-vercors.fr