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Le pin

Le pin sylvestre

Pinus sylvestris L.

Pinaceae

Au pied d’un arbre, pas facile de savoir à quelle espèce de pin on a affaire. Il existe en effet de nombreux pins à l’état naturel : le pin sylvestre, le pin d’Halep, le pin maritime ou encore le pin à crochet, caractéristique de la réserve naturelle des Hauts plateaux du Vercors, à quelques kilomètres à vol d’oiseaux de nos locaux.  Et il y a aussi des espèces introduites, parfois naturalisées, comme le pin noir ou pin d’Autriche, remarquable avec ces troncs très droits.

Intéressons-nous d’abord au pin sylvestre, Pinus sylvestris, avec son tronc orangé vers le haut, souvent tortueux. Pour affiner l’identification, voici quelques indices supplémentaires : ses aiguilles mesurent au maximum 7 cm, elles sont vert-grisâtres, groupées par 2, et enroulées sur elles-mêmes. Les cônes sont petits, de 3 à 5 cm, avec un court pédoncule.
C’est ce pin qui fournit le bourgeon de pin des herboristes. Celui-ci est très riche en huile essentielle, il est utilisé pour les affections respiratoires, en particulier les toux grasses et la bronchite.

Mais c’est une autre espèce qui a fait la renommée de Die : le pin à crochet, parfois appelé dans la région pin mugho. L’histoire raconte que quatre charbonniers exploitaient une coupe de bois résineux sur le Glandasse lorsque « l’un d’eux fut pris, au milieu de la forêt, d’une douleur tellement vive dans les membres inférieurs, qu’il lui fut impossible de marcher. Ses compagnons l’apportèrent dans leur hutte […]. Comme il fallait constamment un homme occupé à tasser dans le four les copeaux résineux, […] le rhumatisant fut jugé propre à ce service et l’opération à peine achevée, il put remonter et redescendre sans secours ; encore deux ou trois essais de cette nature et le bûcheron reprit sa tâche. Cette guérison fit grand bruit, mais seulement dans le monde des faiseurs de poix* ; Après eux, ce furent les amis et les habitants de leur village qui connurent les bienfaits du nouveau Remède ».

Le docteur Chevandier, qui exerçait à Die, étudia cette pratique et la transposa en ville, car jusque-là les malheureux rhumatisants devaient se rendre péniblement jusqu’en montagne. En 1851, un établissement thermo-résineux est créé à Die et les curistes viennent parfois de loin pour se faire soigner. Ils seront les premiers touristes du Diois !

Après un âge d’or où plusieurs établissements se sont ouverts dans toute la région, cette médecine a périclité et le dernier établissement thermo-résineux a fermé ses portes dans les années 1970 à Die.

Si à cette période les pins sont parfois récoltés à l’excès, c’est une nouvelle menace qui pèse sur ces forêts. Depuis quelques années, les chenilles processionnaires**, qui se nourrissent des aiguilles de pins, progressent du Sud vers le nord, à la faveur d’hivers de plus en plus doux. Elles peuvent causer des dégâts importants, surtout aux jeunes arbres. Si vous les observez ne les touchez pas, les poils qui les recouvrent provoquent des irritations et des allergies.

Cette année, elles sont particulièrement nombreuses dans le Diois et certains arbres sont presque sans aiguille. Quelles seront les conséquences à long terme pour nos forêts et nos paysages ? Comment la nature va-t-elle s’adapter à ce nouvel événement ?
Déjà, dans certaines zones de fortes infestations, des mésanges charbonnières se spécialisent dans la consommation des processionnaires.
Alors un geste simple et écologique : installons des nichoirs !

Un sirop de pin

Effectuer une infusion avec 30 g de bourgeon de pin (frais) pour un demi-litre d’eau
Filtrer puis mesurer le liquide obtenu
Placer dans une casserole avec 140g de sucre en poudre pour 100 ml d’infusion
Faire chauffer de manière à faire fondre le sucre.
Couler dans une bouteille et fermer.
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Ce sirop convient à l’adulte, hors grossesse et allaitement et à l’enfant à partir de 6 ans.
Il ne doit pas être consommé plus d’une semaine à raison de 2 à 3 cuillères à café par jour.
Une fois ouvert il se conserve au frigo.

* La poix est un produit collant obtenu à partir des résineux ou du bouleau. Il était employé comme carburant ou imperméabilisant. Mélangé à de la cire il servait à calfeutrer les bateaux

** Elles sont appelées ainsi car elles se déplacent par groupe en se suivant l’une derrière l’autre.